Togo/ Agences de Crédit à l’Exportation(ACE)! Arrêtez de financer les projets fossiles
Par la rédaction
C’est une alerte comme elle en a l’habitude, que lance l’ONG Les Amis de la Terre-Togo en direction des Agences de Crédit à l’Exportation(ACE). L’organisation invite donc ces grandes compagnies à ne plus injecter de l’argent dans les projets liés aux combustibles fossiles. Et pour se faire entendre, l’ONG ADT a tenu ce mardi 20 août 2024 à Lomé, un atelier d’échanges et de sensibilisation en faveur d’une vingtaine d’acteurs de la société civile.
Le monde fait face à une urgence climatique sans précédent. Et pour les écologiques, continuer de financer les projets liés aux fossiles(le lithium et le manganèse..), ne saurait être la panacée. Pire, cette pratique plombe davantage les efforts menés en vue de la réduction des émissions des gaz à effet de serre. Or, les ACE justement, ‘continuent d’apporter un soutien financier conséquent aux projets de combustibles fossiles sur le continent, en offrant des assurances et des garanties aux entreprises nationales impliquées dans ces projets’, note l’ONG ADT.
Qu’est-ce qu’une Agence de Crédit à l’Exportation ? A en croire Elorm Kokou Amegadze, Directeur exécutif par intérim de l’ONG Les Amis de la Terre-Togo et juriste environnementaliste : ‘les ACE sont des organismes d’ordre privé, semi-public ou carrément public, qui apportent leurs garanties, leurs assurances ou même des crédits, dont des subventions au privé, pour pouvoir mener des activités hors de leur pays d’origine. C’est ainsi qu’une agence de crédit à l’exportation de France peut décider de soutenir un financier ailleurs, dans un pays africain, pour que ce dernier puisse exploiter le pétrole. Donc, à travers ce soutien, cette agence de crédit à l’exportation contribue à l’essor et à l’émission des gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique’.
Il est revenu sur le choix d’un atelier pour faire passer le message : ‘‘il est question aujourd’hui de former les organisations de jeunes, les organisations de femmes, les syndicats, sur la thématique. J’avoue que la thématique des agences de crédit à l’exportation n’est pas suffisamment distribuée dans la communauté. Compte tenu des conséquences fâcheuses, néfastes du réchauffement climatique, il est important de trouver des alternatives sûres. Les alternatives sûres, c’est bien entendu les énergies renouvelables. Là, on doit pouvoir féliciter le Togo qui a installé un projet de centrale photovoltaïque à Bassar’’, a précisé M. Amegadze.
La présente rencontre est un plaidoyer pour une transition énergétique juste et vise à encourager le financement des projets d’énergies renouvelables.
Rémy Afoutou, Président du conseil d’administration de l’ONG ADT peint ainsi le tableau pour le moins sombre de la situation : ‘‘Malgré les accords internationaux sur le climat et les ambitions nationales à la matière, les agences de crédit à l’exploitation continuent de soutenir à grande échelle des projets énergiques fossiles à l’étranger ce qui compromet les objectifs climatiques à l’échelle mondiale. En soutenant l’expansion du secteur fossile, ces agences de crédit à l’exploitation font en sorte que les économies restent dépendantes des combustibles fossiles avec des risques de se retrouver avec des dettes énormes et des infrastructures fossiles pour des décennies à venir, amplifiant les effets des changements climatiques’’.
Le choix des ACE de financer les projets de combustibles fossiles entraine selon l’organisation des conséquences dramatiques notamment l’apparition ou l’aggravation de certaines maladies, l’émergence de nuisibles pour les cultures, les déplacements massifs de populations de leurs terres agricoles sans compensation appropriée, les pertes de récoltes et de cheptel, la famine ou encore les conflits ouverts. Voilà pourquoi l’ONG Les Amis de la Terre-Togo plaide pour un arrêt définitif des financements par les ACE des projets à caractère fossile en faveur des projets d’énergies renouvelables.