Par Freddy Roger A
Lomé, la capitale togolaise s’est réveillée ce dimanche matin du 29 juin 2025 dans une grande tristesse, et sous un choc indescriptible, au regard de la violence policière après trois jours de manifestation pacifiques lancées via les réseaux sociaux par des influenceurs togolais vivant à l’étranger.
Démarré le 26 juin, le premier jour de manifestation s’est soldé par des courses poursuites, jets de pierres , de gaz lacrymogènes, et une vingtaine d’arrestations selon une source digne de foi.
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Dans plusieurs quartiers de Lomé, à l’exemple de Bè, Tokoin- séminaire, Adakpamé, Colombe de la paix, Bè-Kpota, GTA, et Agoè, le climat de terreur a pris le dessus.
Malgré la répression féroce et barbare des forces de l’ordre et des miliciens à visage découvert, au services de qui on ne sait pas, les jeunes se sont encore mobilisés dans les rues au deuxième jour, pour disent-ils, exiger la libération de tous les détenus politiques, dénoncer la vie chère et la 5è République qui a basculé le Togo dans un régime parlementaire.

Des blessés graves et des interpellations ont été signalés parmi les manifestants, sans oublier les corps sans vies qui ont été repêchés dans la lagune d’Adakpame et de Bè.
Hier samedi 28 juin, troisième et dernier jour de la grande mobilisation, il est à noter que malgré la relative mobilisation de manifestants, certains quartiers ont pris le relai, notamment Agbavi Adidogome Madiba, et Adakpamé où les jeunes ont barricadé les rues et brûlés des pneus, suivi plus tard de course poursuite et des jets de pierres comme à l’accoutumée.
Bref pendant ces trois jours, Lomé a été le théâtre d’une répression violente des manifestants, marquées par l’excès et le silence des autorités.
Une vidéo rapidement devenue virale, a suscité une vague d’indignation. On y voit deux ou trois militaires à moto frapper à coups de matraque une femme non armée, déjà presque à terre, dans le quartier populaire d’Adakpamé, à Lomé. Un quatrième soldat attend sur une moto, tandis que des passants, figés par la peur, assistent à la scène. La victime hurle : « Je ne suis pas manifestante ! » en vain. Les forces de l’ordre restent insensibles à ses appels.
Cette séquence, filmée discrètement, illustre une réalité brutale : un usage disproportionné de la force alors qu’aucune menace ne justifiait une telle violence. D’autres vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent des jeunes battus sauvagement par la police et la gendarmerie.
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Dans la foulée, certains journalistes présents sur les lieux de reportage ont subit beaucoup d’intimidation entravant le libre exercice de leur profession.
Du côté du gouvernement, le silence est total. Aucun bilan officiel n’a été pour le moment communiqué à l’opinion pour situer les responsabilités.