Par Freddy Roger
Les parlementaires togolais ont procédé ce jeudi 6 mars 2025 à l’adoption de la loi prorogeant d’un an l’État d’urgence sécuritaire dans la région des savanes, partie nord frontalière avec le Burkina Faso. C’était lors de la première session extraordinaire de l’année 2025.
Cette nouvelle prorogation de 12 mois, à en croire les autorités gouvernementales va permettre de poursuivre la lutte efficace contre ces menaces et risques sécuritaires récurrentes qui menacent la paix dans la région.
Selon Awate Hodabalo, ministre de l’administration territoriale, de la décentralisation et du développement des territoires, commissaire du gouvernement à cette séance, l’adoption de la loi sur la prorogation de l’État d’urgence sécuritaire permettra au gouvernement de prendre des mesures indispensable, visant à mettre hors état de nuire ces groupes terroristes qui mènent aujourd’hui une guerre asymétrique et de protéger les populations concernées ainsi que leurs biens.
« Le gouvernement se réjouit donc de l’adoption de cette loi et saisit cette occasion pour vous exprimer toute sa reconnaissance et vous rassure que toutes les dispositions seront prises afin d’assurer l’intégrité du territoire national, la protection des populations togolaises et assurer la paix et la sécurité nécessaires à tout projet de développement », a t-il déclaré.
Cette position du ministre Awate Hodabalo n’est pas entièrement partagée par l’honorable Brigitte Kafui ADJAMAGBO Johnson, députée de la DMP à l’Assemblée nationale qui a voté contre cette loi de prorogation de l’état d’urgence sécuritaire dans la partie septentrionale du pays. Exposant ses raisons, la secrétaire générale de la CDPA estime que l’État d’urgence sécuritaire est une mesure exceptionnelle.
« C’est quelque chose qu’il faut manier avec beaucoup de précautions. Nous sommes préoccupés par les abus qui pourraient subvenir dans l’usage que l’on fait de l’état d’urgence sécuritaire. Nous avons posé le problème, nous n’avons pas été convaincu par les réponses qui nous ont été données et nous avons reçu des informations faisant état d’abus et pour montrer notre sens de responsabilité nous avions dit de donner 6 mois , en renforçant le mécanisme de contrôle de manière à ce que au bout de six si on a encore besoin de proroger c’est normal qu’on donne les moyens nécessaires pour y parvenir », a-t-elle contrarié.
Il faut préciser qu’il s’agit de la troisième prorogation qui va permettre au gouvernement d’adopter des mesures exceptionnelles pour garantir la sécurité.
La dernière prorogation de l’Etat d’urgence sécuritaire dans la région des savanes va prendre fin le 13 Mars prochain à minuit.