Togo/Métier de Zémidjan: l’état de la moto et celui du conducteur sont recherchés

Julien
By Julien 5 Min Read

Togo/Métier de Zémidjan: l’état de la moto et celui du conducteur sont recherchés

Par la rédaction

Au Togo, la conduite de taxi moto, communément appelé « Zémidjan »  a longtemps été considérée comme une simple alternative de transport dans les villes. Aujourd’hui, il est devenu un pilier incontournable du système de transport urbain et qui sert quotidiennement des milliers de togolais. Ce métier, autrefois marginalisé, s’est imposé comme une activité économique essentielle qui fournit des revenus à ceux qui l’exercent. Pourtant, le taxi moto comme tout autre, n’est pas sans revers.

En effet, les conducteurs ( Zémidjanmen ) sont confrontés à un quotidien souvent rude. Leur journée commence avant le lever du jour et se termine bien après le coucher du soleil. Ils parcourent des kilomètres sous le soleil écrasant, inhalent la poussière des routes non asphaltées, et doivent parfois faire face à des passagers exigeants ou des conditions météorologiques défavorables. Malgré ces péripéties, ils parviennent, tant bien que mal, à subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles grâce aux modestes revenus qu’ils tirent de cette activité.

Dans la même veine, deux autres réalités regrettables viennent s’ajouter aux difficultés existantes et tendent à éloigner les clients de ces derniers. La première de ces réalités concerne l’état mécanique et la propreté des motos. Les clients, qui sont de plus en plus exigeants, ne se contentent plus de simplement trouver un taxi-moto disponible. Ils scrutent avec attention, l’état du véhicule, souvent dissuadés par une moto en mauvais état ou visiblement sale. La crainte de pannes en cours de route, qui pourrait leur faire perdre de temps, les pousse à se détourner des taxis-motos mal entretenues.

Grâce, une jeune commerçante à Lomé, témoigne de cette méfiance : « J’ai une fois pris un zem qui m’a traînée alors que je devais répondre à un rendez-vous. La moto n’était pas en bon état. Par conséquent, on a fait plus de trois arrêts pour des contrôles de panne. Depuis ce jour, avant de prendre un zem, je vérifie l’état de la moto. » a-t-elle laissé entendre. Ce sentiment est partagé par de nombreux usagers qui préfèrent attendre un taxi-moto en meilleur état plutôt que de risquer de se retrouver en panne en pleine circulation.

La seconde réalité, tout aussi préoccupante, est l’apparence physique des conducteurs eux-mêmes. Si certains font l’effort de se vêtir proprement, d’autres affichent une négligence qui en dit long sur leur perception du métier qu’ils exercent. Des vêtements sales, débraillés, parfois même inappropriés, viennent ternir l’image de ces travailleurs et suscitent une méfiance légitime chez les clients. D’autres sont des accros à l’alcool et s’en baument d’ailleurs d’odeur de l’alcool, mettant ainsi les clients dans un état malveillant.

Cette apparence négligée peut donner l’impression que ces conducteurs manquent de sérieux, voire qu’ils pourraient être dangereux.

François, un instituteur à Vogan confie : « Quand je vois que tu n’es pas bien habillé, avec une apparence bizarre, je ne vais pas t’appeler. »

Une telle réaction est compréhensible, dans une société où l’apparence joue un rôle dans la première impression que l’on donne.

Face à ce tableau, il est donc essentiel que ces conducteurs de taxi-moto prennent conscience de l’importance de leur rôle dans les villes du Togo. Ils ne doivent pas perdre de vue que, malgré les difficultés financières et les conditions de travail éprouvantes, l’entretien de leur moto et leur présentation personnelle sont des aspects déterminants dans le choix de leurs clients et de leur succès professionnel. Investir dans l’entretien de leur outil de travail, tout comme soigner leur apparence, ne sont pas de simples coquetteries. Il s’agit là d’un moyen efficace d’attirer et de fidéliser une clientèle de plus en plus soucieuse de la qualité du service. C’est par ce biais qu’ils pourront non seulement la préserver, mais aussi rehausser l’image de ce métier. Comme le dit le proverbe, « l’habit ne fait pas le moine, mais il y contribue » ; et pour les « Zémidjans », il est temps de reconnaître que l’apparence et l’entretien sont les clefs d’une relation client réussie.

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